« Si l’Histoire nous était racontée sous la forme d’histoires, elle ne serait jamais oubliée », disait Rudyard Kipling. Pourquoi ? Parce que les histoires sont mémorables. Elles nous aident à saisir rapidement l’essentiel d’une idée. Elles déclenchent nos émotions.

Le storytelling, ou « communication narrative », est l’art de raconter ces histoires dans le but de faire passer un message. Ce mode de discours a conquis tous les secteurs : marketing, commerce et… formation !

Dans le domaine de l’enseignement et de l’apprentissage, le storytelling a longtemps été catégorisé comme un moyen de divertissement notamment pour les enfants, mais aujourd’hui il est considéré comme l’un des outils pédagogiques les plus puissants.

Nous allons vous expliquer pourquoi et comment intégrer cette approche narrative à votre formation, afin d’entraîner vos apprenants dans une réelle aventure pédagogique.

Visionnez le webinar en replay pour en découvrir plus !

 

Pourquoi intégrer le storytelling dans mes formations ?

La narration comme instrument d’apprentissage est presque aussi vieille que le Monde.
Au Moyen-Orient, lorsqu’une communauté ne trouvait pas de réponse à un problème majeur, un Hakkawati (conteur) racontait des histoires suggérant des solutions afin que les membres de la communauté puissent trouver leurs propres réponses. De telles traditions existent partout dans le monde et suggèrent la chose suivante : les histoires sont essentielles à l’apprentissage et au développement.
Partant de ce constat, le storytelling peut être utilisé dans tout type de formations, que ce soit pour susciter l’intérêt des apprenants, ou pour consolider les apprentissages.

Connaitre mes apprenants pour mieux les engager
Avant toute chose, il est important de vous renseigner sur vos apprenants en amont afin de comprendre ce qui fonctionnera le mieux avec eux. En effet, l’approche sera différente si vous formez des cadres dirigeants avec 20 ans d’expérience en management, ou des apprentis managers fraîchement diplômés d’une Ecole de commerce.
Cadrez l’histoire en fonction des informations que vous avez recueillies sur vos apprenants.
Vous devez savoir avec qui vous parlez afin de créer des personnages et des événements qui captivent ce public spécifique. Plus vous connaissez vos apprenants, mieux vous pouvez créer une histoire intéressante qui résonne en eux tout en répondant à leurs questions et préoccupations.

Définir un objectif pour mes apprenants
L’objectif de la formation doit être clair et les points essentiels à intégrer, bien déterminés.
Il existe de nombreuses histoires, mais pour créer un bon storytelling qui réponde vraiment aux attentes de vos apprenants, la première chose que vous devez déterminer est l’objectif, c’est-à-dire quels messages et connaissances souhaitez-vous transmettre par le storytelling ?
Chaque histoire doit avoir un sens, c’est-à-dire une direction claire, une émotion et un message clé.
Quelle idée principale souhaitez-vous véhiculer ? Quelle action souhaitez-vous que vos apprenants entreprennent ? De tout ce que vous allez dire, que souhaitez-vous qu’ils retiennent ?

Les bénéfices pour mes apprenants
Les histoires, le partage d’expériences et les émotions favorisent l’apprentissage.
Une formation incluant ces éléments va apporter un meilleur ancrage des connaissances.
Le storytelling a plusieurs effets bénéfiques sur l’apprenant :
• Il capte son attention et entraine sa réflexion : Les histoires sont comme des hameçons qui accrochent l’attention. On veut en savoir davantage, on suit le fil du récit et on conserve son intérêt tout au long du storytelling,
• Il favorise l’adhésion à de nouvelles façons de penser et d’agir,
• Il provoque l’empathie, ce qui l’encourage à coopérer, donc à s’engager dans l’apprentissage,
• Il suscite des émotions, qui entraînent une meilleure mémorisation des points clés de la formation,
• Il permet de tenir les participants en haleine lors d’une pause notamment en teasant sur la suite de l’histoire, comme dans une série avec la technique du cliffhanger.
Une étude du psychologue Hermann Ebbinghaus a conclu que des notions ont 22 fois plus de chance d’être retenues si elles sont présentées sous la forme d’une histoire.

Un moyen de communication universel
Un autre aspect du storytelling qui le rend si efficace est qu’il fonctionne pour tous types de public. Dans tout groupe, environ 40 % sont principalement des apprenants visuels qui apprennent mieux à partir de vidéos, de diagrammes ou d’illustrations. 40% sont plus réceptifs à l’auditif et apprendront mieux à travers des conférences et des discussions. Les 20% restants sont des apprenants kinesthésiques, qui apprennent mieux en faisant, en expérimentant ou en ressentant.
Le storytelling a des aspects qui fonctionnent pour les trois types :
• Les apprenants visuels apprécient les images mentales que la narration évoque.
• Les apprenants auditifs se concentrent sur les mots et la voix du conteur.
• Les apprenants kinesthésiques se souviennent des liens émotionnels et des sentiments de l’histoire.

Le replay du webinar avec Josélito Tirados et André Hamilton, c'est ici !

 

Comment intégrer le storytelling dans mes formations ?

Les formateurs, les concepteurs pédagogiques, les managers - toute personne chargée d’aider les autres à apprendre ou à réfléchir - peuvent exploiter le pouvoir de la narration.

Dans ce processus, l’enseignant détermine le sujet, conçoit le scénario approprié au sujet, détermine les caractéristiques des héros dans l’histoire, et prépare un plan visant à résoudre les problèmes du sujet. Cette construction permet à l’apprenant d’adapter la démarche aux problèmes qu’il peut rencontrer dans la vie réelle. Les apprenants essaient de résoudre le problème qu’ils rencontrent dans la leçon en utilisant leur imagination. Étant donné qu’ils participent activement au cours tout au long du processus, un apprentissage significatif a lieu.

Comment démarrer l’histoire : les hooks ou capteurs d’attention
Lorsque vous commencez à raconter une histoire, commencez-vous par des détails ennuyeux ? Commencez-vous par décrire ce que vous avez mangé au petit-déjeuner ?
Ne soyez pas surpris si les gens déconnectent rapidement si vous ne les accrochez pas tout de suite.
La meilleure façon d’engager votre auditoire est de fournir un hook ou capteur d’attention qui lui donne envie d’en savoir plus. Vous pourriez dire quelque chose comme « Vous ne croirez jamais ce qui m’est arrivé aujourd’hui » …
Attirez vos auditeurs dès le début afin qu’ils attendent impatiemment la suite de ce que vous avez à dire. Vous devez vous montrer créatif pour trouver l’angle d’attaque le plus intéressant pour votre histoire, même si cette dernière est simple.
Si vous souhaitez plus de conseils sur les capteurs d’attention :

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La structure d’un storytelling efficace
Il existe de nombreuses structures narratives, et la plus commune (et également l’une des plus efficaces) rassemble trois éléments essentiels :

1. La situation initiale et le personnage principal. Chaque histoire comporte au moins un personnage qui va vivre une mésaventure, et ce personnage sera la clé pour relier votre public à l’histoire. Ce composant est le lien entre vous, le conteur, et votre auditoire. Si votre auditoire peut se mettre à la place de votre personnage, il sera plus susceptible de suivre votre appel à l’action.

2. Le conflit. Les mésaventures du personnage se multiplient et s’intensifient. Grâce à l’identification préalablement établie, le public ressent des émotions (peur, anxiété, empathie) pour le protagoniste, mais aussi pour lui-même. Il expérimente ces émotions, se les approprie, s’identifie aux protagonistes et vit leur expérience « par procuration ». C’est un élément clé du storytelling (en général, pas que dans la formation) : l’émotion est certainement un des vecteurs les plus puissants pour faire passer votre audience à l’action (formation, marketing, commerce).

3. La solution. Chaque bonne histoire a une conclusion. La libération intervient avec l’apparition de la solution. Le personnage est soulagé de ses malheurs et le public est « purifié » des émotions qu’il a ressenties pour le protagoniste et partage sa joie et sa quiétude retrouvées.

Ce schéma fonctionne car il s’inscrit dans la logique d’apprentissage et de survie de l’être humain. Nous souffrons, nous luttons, nous triomphons. Vive les atavismes !

Une immersion totale…
En tant que formateur, vous pouvez utiliser le storytelling de diverses façons :
• En imaginant que la classe est constituée de héros auxquels vous allez proposer des exercices, ajouter des péripéties, comme demander un travail d’équipe. Ensuite, la « solution » prendra la forme du débriefing, comme un conseil des héros. La synthèse en fin de formation sera la morale de l’histoire.
• Vous pouvez jouer totalement l’univers lié à votre histoire. L’ensemble de la formation se déroulera dans cet univers. Vous pouvez par exemple commencer la formation par « il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine… » et on saura alors que vous exploiterez l’univers de la saga Star Wars. Les exercices auront des noms propres à cet univers tels que « la quête de la force commerciale…” ou “la galaxie financière disparue…”. Pour clôturer la journée de formation, on pourrait imaginer un conseil des Jedi par exemple.

Votre communication verbale et non-verbale
Pour mieux soutenir votre storytelling, voici quelques éléments à avoir en tête. Les êtres humains communiquent entre eux par la parole, le langage corporel, les expressions faciales et les sens. Les auditeurs interprètent le sens des histoires par l’intermédiaire de ce qu’ils entendent, ressentent et voient.

Voici quelques tips qui vous aideront à communiquer un message fort :
• Etablissez un contact visuel avec chacun de vos apprenants.
• Aidez vos apprenants à visualiser des images mentales à travers des descriptions détaillées (couleurs, sons, goûts, odeurs…)
• Travaillez votre langage corporel : gestuelle, mouvements des mains, expressions faciales, posture.
• Faites des silences. Donnez aux auditeurs le temps de traiter l’information et de se connecter émotionnellement.
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Le storytelling 2.0 : le Digital storytelling
Contrairement à la narration traditionnelle, le Digital storytelling peut inclure non seulement du texte, des images, de la vidéo et de l’audio, mais également des éléments interactifs tels que des cartes et des éléments de médias sociaux.
Les apprenants bénéficient non seulement de la réception d’informations par le biais d’histoires numériques, mais aussi par la possibilité de création d’histoires numériques qui présentent leurs expériences et leurs apprentissages. Les nombreux aspects de la création d’une histoire numérique améliorent les compétences techniques des apprenants ainsi que leurs compétences en recherche et en rédaction.
Cela signifie qu’à leurs tours les apprenants peuvent devenir concepteurs de leur propre storytelling, en fonction des thématiques que vous leur demandez de présenter.
La diversification du type de médias employés maximise l’impact du storytelling dans un scénario pédagogique.

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