Les neurosciences se définissent comme l’étude scientifique du système nerveux.

Vous est-il déjà arrivé de voir un de vos apprenants bâiller pendant votre présentation ?

On imagine tout de suite que celui-ci s’ennuie, qu’il est fatigué et qu’il préfèrerait sans doute aller dormir plutôt que de vous écouter encore parler. Eh bien rassurez-vous ! Le bâillement intervient en réalité afin de réveiller le cerveau ! En bâillant, on envoie de l’oxygène à notre cerveau et on évacue les déchets produits par nos cellules nerveuses. Ce qui a donc pour effet de le rafraîchir !
Tant qu’on y est à parler du cerveau, savez-vous pourquoi nous bâillons automatiquement quand nous voyons quelqu’un d’autre le faire ? Cette réaction est tout simplement due à notre neurones miroir !

" Les méthodes d’apprentissage actives appelant un effort de récupération de mémoire, sont bien plus efficaces que les méthodes passives pour la mémorisation à long terme "

Il n’est pas toujours simple de comprendre comment fonctionne le cerveau humain et le système nerveux, et le rôle qu’ils tiennent dans notre comportement et notre capacité à intégrer de nouvelles informations. Heureusement, les nombreuses études effectuées dans le domaine des neurosciences et des sciences de l’éducation nous ont déjà mâché le travail !

a. Les 4 piliers de l’apprentissage, selon Stanislas Dehaene
Prenons quelques minutes pour découvrir ensemble le travail de Stanislas Dehaene, spécialiste des sciences cognitives et professeur au Collège de France. Son crédo est d’ailleurs « Enseigner est une science. ».
Stanislas Dehaene a déterminé les 4 facteurs essentiels à un apprentissage efficace. Il les a nommés les 4 piliers de l’apprentissage :
- L’attention : Il s’agit du mécanisme nous permettant de sélectionner et de se concentrer sur l’information la plus importante. La clé pour le formateur va donc être d’attirer l’attention, mais surtout de la canaliser, et ce tout au long de la séance.
- L’engagement actif : Selon Stanislas Dehaene : « Un organisme passif n’apprend pas, il faut qu’il y ait mobilisation pour qu’il y ait apprentissage. » Les neurosciences ont démontré que les méthodes d’apprentissage actives (mises en situation, tests…), appelant un effort de récupération de mémoire, sont bien plus efficaces que les méthodes passives (relectures successives, exposés…) pour la mémorisation à long terme. Les exercices ludiques sont donc une bonne solution pour travailler ce point.
- Le retour d’information : Ne dit-on pas souvent que l’on apprend de ses erreurs ? En formation, à partir du moment où l’erreur n’est pas sanctionnée (la sanction générant du stress, inhibiteur d’apprentissage), elle est même fertile. En effet, le retour immédiat sur une erreur permet de se corriger efficacement. Le fait de pousser à l’auto-correction renforce même l’état actif et l’engagement de l’apprenant.
- La consolidation : L’automatisation de chaque apprentissage est cruciale. C’est à ce moment-là qu’une information est considérée comme acquise, tout comme un enfant qui apprend à lire, ou un adulte qui apprend à conduire. Pour y parvenir, il faut répéter le message, le travailler différemment, ou le distiller lors de plusieurs sessions.

b. Utilisez le jeu : les enjeux de la gamification
Intéressons-nous à présent aux travaux du célèbre conférencier, spécialiste en économie de la connaissance et en neurosciences, Idriss Aberkane. « La quantité de connaissances obtenues est proportionnelle à l’attention multipliée par le temps. » Ce qui revient à dire que plus on passe de temps et on porte d’attention à un sujet, et plus on emmagasine de connaissances à ce propos. Néanmoins, l’attention étant toujours limitée et impossible à forcer, il faut donc l’attirer ! La clé est donc de générer du plaisir à apprendre. La gamification et le rire deviennent ainsi une évidence, à intégrer dans toutes les formations, bien évidemment de manière pertinente.